L’art islamique du XIIe siècle au Pakistan est un terrain fertile pour explorer des trésors cachés, des œuvres qui témoignent d’un savoir-faire raffiné et d’une esthétique unique. Parmi ces joyaux se trouve le “Manuscrit de Lahore”, une œuvre attribuée à Khwaja Muhammad al-Naqqash, un artiste dont le nom, comme son talent, résonne à travers les siècles.
Ce manuscrit, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale du Pakistan à Islamabad, est un témoignage fascinant de l’art du livre islamique. Il s’agit d’une copie du Coran, rédigée sur papierHandmade avec une calligraphie arabique fluide et élégante. Chaque ligne semble danser, les lettres se déploient avec grâce, formant un ensemble harmonieux et cohérent qui invite à la contemplation.
La particularité du “Manuscrit de Lahore” réside dans sa mise en page complexe et son utilisation audacieuse des couleurs. Les marges sont ornées de motifs géométriques entrelacés, créant une illusion d’infini et soulignant la dimension sacrée du texte. Des arabesques finement dessinées s’entremêlent aux fleurs stylisées, symbolisant la beauté du monde créé et l’harmonie qui règne dans l’univers divin.
Pour accompagner ces motifs complexes, Khwaja Muhammad al-Naqqash a utilisé une palette de couleurs naturelles étonnamment vives :
- Bleu indigo: obtenu à partir de plantes indigènes, il évoque le ciel nocturne, symbole de la transcendance et de la profondeur spirituelle.
- Rouge carmin: extrait des fleurs de garance, il représente la passion, l’amour divin et la force créatrice.
- Or: appliqué avec parcimonie, il souligne les passages importants du texte coranique, ajoutant une touche de sacré et de prestige à l’ensemble.
La calligraphie du “Manuscrit de Lahore” n’est pas seulement belle à regarder, elle témoigne également d’une maîtrise technique remarquable. Les lettres sont parfaitement formées, leurs proportions respectées, leur disposition harmonieuse. Chaque détail est pensé pour créer un ensemble équilibré et agréable à lire. Khwaja Muhammad al-Naqqash a poussé l’art de la calligraphie islamique à son apogée, utilisant les outils de son époque (plumes d’oiseaux, encres naturelles) avec une précision et une dextérité admirables.
L’influence des traditions persanes et indiennes sur le “Manuscrit de Lahore” ?
L’étude du “Manuscrit de Lahore” révèle l’influence profonde des traditions artistiques persanes et indiennes. La calligraphie, par exemple, s’inspire de styles développés à Bagdad au IXe siècle, tandis que les motifs végétaux et géométriques trouvent leur origine dans les arts de la cour moghole en Inde.
Khwa
ja Muhammad al-Naqqash a su fusionner ces différents éléments avec talent et originalité, créant ainsi un style unique qui témoigne de l’ouverture culturelle du Pakistan au XIIe siècle.
Le “Manuscrit de Lahore” : Un héritage précieux pour la culture pakistanaise.
Aujourd’hui, le “Manuscrit de Lahore” est considéré comme un trésor national et fait l’objet d’une protection particulière. Il est exposé occasionnellement lors d’expositions internationales, permettant aux visiteurs du monde entier d’admirer la beauté et la finesse de cet chef-d’œuvre de l’art islamique.
En conclusion, le “Manuscrit de Lahore” est bien plus qu’un simple livre religieux. C’est une œuvre d’art complète, témoignant du génie créatif de Khwaja Muhammad al-Naqqash, de la richesse de l’héritage culturel pakistanais et de la beauté transcendante de l’art islamique.